Traian STEF

  A bras avec  la belle Apocalypse

La poésie est belle le poète est bon
Le poème est bon et beau
Comme le miel comme le sel comme la pomme
Comme la pollinisation

Le poète est le cousin de l’Apocalypse
La poésie est la sœur fleur-bleue
Ils n’ont pas réussi dans la vie
Et ils aiment à l’envers
Ils se promènent dans une voiture décapotable
Avec les officiers de la popote
Ils les proposent de se battre en duel
De se tuer pour la parole d’honneur

Le mot seulement ne doit être
Auprès des epées tirées du fourreau
En poésie en prose au temple
Dans le microphone du candidat par exemple
Dans le pot de confiture de roses
Dans l’appareil de photos

Très belle est l’Apocalypse
Au thé donné par la Reine
A bras avec son cousin
Qui ne se bat en duel ne chante
Ne danse ne joue pas le whist
Mais qui raconte un rêve

Le poète est bon donc
Pendant les époques de crise
Marcher à bras
Avec la belle Apocalypse

 

Le soin pour les plantes de l’intérieur

Je fais grand soin pour les plantes de l’intérieure
Elles vivent longuement
Ce n’est que le piano viennois qui les dépasse
Si l’on les coupe
Elles ne jaunissent
Comme jaunissent les acteurs
Dans les rôles assortis à leur âge
Mais elles reviennent à l’âge de leur premier amour
Le philosophe a appris de ces plantes
Que signifie la volonté
Et que moi je revienne
Toute la voie avec les douze témoins
Fidèles de côté
Mes morts qui sont mes anges
Que moi je me laisse absorbé
Par une vessie de poisson
Par le premier cristallin sur la surface des eaux
Me retourner au goût de résine
Des pores s’ouvrant l’un sur l’autre
Se renfermant l’un sur l’autre
Dans la respiration calme de la chlorophylle

 

Il se rappelle

La barque reste avec les rames entrecroisées
A la rive
Le vent ivre bouleverse le rivage
Morceaux en papier chiens
Soies déchirées écharpes

Près de la barque une ombre
Augmente

La barque poussée par un essaim d’abeilles
Dans la mer

Les rames entrecroisées au rivage
Et lui comme un noir sur les vagues
Se rappelle
Et fait quelques pas

 

Une tendre mélodie

Vas tout d’abord vers l’autre côté
Voir comme s’endorme le chat
Hypnotisé par la douceur de la Femme en Rose
Femme que tout le monde connaît
Elle t’attend elle est impatiente
Nous allons retourner cette fois-ci la tête
Après elle et ce n’est pas un reflexe conditionné
Ses bas en soie sont un mythe
Qui s’étend sur ses longs pieds
Et son marche soyeuse élecrise.

Vas tout d’abord vers l’autre monde
Conduisez-la avec tandresse
Porte ses lourdes sacoches pleines de blancs crânes
Parle-lui et que les mots traversent
L’air froid comme les petits ballons de savon
Elle a un secret
Ce n’est qu’avec toi qu’elle veuille chercher
Des données sur l’internet
Ce n’est que sur tes lèvres qu’elle appuie
Un bonbone
Au coin c’est un café
On peut encor s’attarder
On peut revenir pour les lunettes
Mais n’oublie pas parler
Sans pathos continuu
Une tendre mélodie
Mille et une nuits
Sans que le montre sonne le matin
                                            (cf. Tandretea dintre noi)
Traduction: Claudia PINTESCU


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